C’est l’heure de retrouver votre habituel et fidèle Hebdo MAF. 36ème du nom mais toujours aussi fervent à l’idée de vous apporter l’éclairage sur la planète archi qu’il vous faut cette semaine !
Le PPP des écoles marseillaises ne passe pas, alors que le beau est la clé de Castro pour le Grand Paris. On prend le métro grâce au travail de l’agence Chartier-Dalix, et, on en profite pour bouquiner un peu entre deux stations avec le livre de Dominic Bradbury qui compile 120 ans d’architecture remarquable. Pour finir, on se laisse porter jusqu’à Rennes, afin d’y découvrir sa future princesse, la tour Féval.
Attention à tous, l’Hebdo MAF 36 entre en gare …
L’hebdo MAF #36

Les titres de chaque paragraphe sont cliquables pour vous proposer l’article original.

Plan de rénovation des écoles à Marseille : le PPP loin de faire l’unanimité

Les opposants au PPP choisi pour rénover les 32 écoles de la cité phocéenne ne baissent pas les bras. Après 3 recours contre le projet déposés par différentes instances, c’est au tour du collectif « Marseille contre les PPP » de demander une audition publique à Jean-Claude Gaudin, édile de la ville.

Au lieu du milliard d’euros prévu, le collectif, comptant dans ses membres nombre d’architectes, propose de solder l’ensemble des travaux pour 700 millions d’euros, de mettre tous les acteurs du tissu local autour de la table afin de mener des concertations apaisées, et de s’appuyer sur le maillage local de l’artisanat. Le tout permettant ainsi de ne pas gréver les finances publiques sur plusieurs décennies au profit d’intérêts privés.

Le beau pour donner du sens à la métropole du Grand Paris de Roland Castro

Missionné par le Président de la République en juin dernier, Roland Castro a passé son été à plancher sur un rapport reprenant les principaux enjeux du Grand Paris, les modalités de la fabrique métropolitaine, et la construction de ce gigantesque projet d’aménagement.

Le programme n’a pas effrayé l’architecte de 78 ans. Dans un document PDF de 161 pages, présenté à la presse le 25 septembre, Roland Castro présente des idées, des visions, des propositions, et exprime son désir de désenclaver des territoires aujourd’hui éloignés des projets mondialisés du Grand Paris.

En filigrane, un culte du beau, que Castro considère comme salutaire : « Le beau respecte. Le beau rapporte. Plus c’est moche, moins on vote. Plus c’est moche, moins on étudie. Plus c’est moche, moins on bosse. »

Au cœur de cette réflexion, une conviction : le développement de réalisations remarquables dans certains quartiers ou certaines banlieues nourrira une curiosité, un pèlerinage inversé vers ces zones normalement délaissées, et ainsi, une fierté pour ses habitants d’y résider. Un projet noble… et utopiste ?

120 années d’architecture compilées dans un ouvrage

Une centaine de maisons représente autant de « laboratoires d’idées », selon les mots de Dominic Bradbury, journaliste et écrivain. Pour tout ce qu’elle représente, la maison est pour l’architecte une aventure qui décrit parfaitement son époque, son environnement et les personnes qui en sont à l’origine.

De 1900 à nos jours, l’auteur parcourt des réalisations mythiques d’architectes qui le sont tout autant : la villa Noailles de Robert Mallet-Stevens  ou la maison Douglas de Richard Meier, côtoient des réalisations de Prouvé, Le Corbusier, et Niemeyer pour n’en citer que quelques uns.

Un voyage de 376 pages et 660 illustrations, à parcourir sans modération à partir du 4 octobre prochain, aux éditions Parenthèses.

Chartier-Dalix nous donne envie de prendre le métro

En 2024, lorsque la gare du métro ligne 16 à la Courneuve sera mise en service, il sera difficile de dire si une personne se rend au parc ou à la gare de métro. Mieux encore, cette personne pourra faire les deux. C’est en tout cas ce qu’à imaginé l’agence Chartier-Dalix en proposant une « gare-parc ».

A l’aide de treilles métalliques et d’un toit terrasse permettant la végétalisation de l’ensemble, la future gare fera également référence au passé industriel de la ville, notamment grâce à l’utilisation de briques rouges. Pour Pascale Dalix, co-fondatrice de l’agence, cette gare sera « généreuse, elle donnera envie d’entrer ». Pour les parisiens qui prennent le métro régulièrement, cette ambition laisse forcément rêveur …

Rennes prend de la hauteur

Parmi les éléments significatifs de la skyline rennaise, les deux tours Horizons et celle de l’Eperon étaient jusqu’à présent les trois seules à percer le ciel breton. Depuis le 21 septembre 2018, il est acté qu’elles seront bientôt rejointes par la « Tour Féval », immeuble de grande hauteur de 26 étages et 90 mètres de haut.

Comme souvent, ce type de projet divise : du côté de l’investisseur principal, le groupe breton Samsic, la tour aurait pu faire 150 mètres de haut… et du côté des écologistes, c’est la tour de trop.

Plus qu’une tour, c’est un archipel de 5 bâtiments qui abriteront des logements, des bureaux, des commerces, un hôtel et une maison pour l’emploi, dans lequel la maire PS de la ville, Nathalie Appéré, voit l’opportunité de renforcer le quartier d’affaires tout en faisant en sorte qu’il « devienne un peu plus qu’un quartier d’affaires ».

Un concours d’architecture sera bientôt lancé pour faire émerger des projets.